Nous devons ce texte à Amadou Lamine Sall, poète, lauréat des Grands Prix de l’Académie française. Il s’agit d’un entretien de Debra Boyd-Buggs des États-Unis d’Amérique, réalisé le 23 février 1984, avec l’actuel Khalife général des Tidjane, Abdoul Aziz Sy Al Amine. Entretien publié dans le n°148 de la revue Présence Africaine, revue culturelle du monde noir.
«Cette prise de parole d’Al Amine est courageuse, osée comme toujours, lucide, moderne parce que critique, en un temps du monde où nous semblons presque oublier l’ancrage au travail, à la vertu surtout, au respect du savoir, encore moins», commente le poète.
«Au Sénégal, il y a marabout et marabout»
«Le problème du marabout est un problème complexe au Sénégal parce qu’il y a «marabout» et marabout, les vrais marabouts, les vrais mystiques, et les faux marabouts. Ce n’est qu’ici qu’on voit des hommes qui ne savent rien et qui ont la prétention de guider spirituellement les gens. Nous acceptons cette situation parce que nous sommes dans un pays démocratique, un État laïque où chacun exprime librement ses pensées. Quelles que soient vos pensées, vous êtes libre. C’est pourquoi le problème du marabout est d’abord un problème qui nous concerne, nous les marabouts.
C’est un problème important pour nous. Parce que ceux qui ont créé les différentes confréries n’avaient pas voulu ce qui se passe actuellement. Les fondateurs des confréries étaient des savants, des hommes de culture qui avaient un idéal. Cet idéal consistait à conduire l’homme à la place idéale que lui réserve le Créateur, Dieu de toute l’éternité. Les fondateurs des confréries sont des sauveurs d’hommes.
L’être humain se compose en effet de deux natures : la nature matérielle et la nature spirituelle. Comme le médecin dans le sens occidental est là pour guérir le corps, les chefs des confréries sont là pour guérir l’âme de ses imperfections, de ses déficiences afin qu’elle atteigne la pureté qui lui permette d’approcher le Créateur, Dieu. Leur méthode consistait d’abord à créer de grandes écoles où l’on enseignait au peuple, aux musulmans, la voie droite telle que l’a désignée et tracée Mohamed, le Prophète de l’islam.
Les trois dimensions de l’Islam
«L’islam se compose de trois dimensions : «iman», la foi, «islam», la soumission, «Irsan», signifie agir avec sincérité, avec pureté, agir en conformité avec la foi en Dieu le plus purement possible. «Irsan», c’est faire tout ce que Dieu vous recommande de faire et de s’abstenir de tout ce que Dieu vous interdit de faire. Voilà le cadre de l’«Irsan».
On a posé la question de savoir ce qu’est l’«Irsan». Le Prophète a dit que c’est très simple : c’est agir comme si on voyait Dieu parce que si vous ne Le voyez pas, Lui vous voit à chaque moment. Donc on a accès à cette dimension. C’est une dimension d’autocontrôle, de maîtrise de soi. On se surveille parce qu’on se sait surveillé par Celui qui vous a créé. Et ça, c’est la dimension supérieure, la dimension de la proximité. Et à ce moment là, parvenu à cette troisième dimension «Irsan», on devient l’ami de Dieu.
Parce que Dieu l’a dit dans le Coran : «Ceux qui se sont abstenus de toutes mes interdictions, ceux qui pratiquent toutes mes recommandations, ceux-là, je les aime.»
Le propos des chefs des confréries était précisément de conduire les croyants à cette troisième dimension, «Isran», parce qu’eux ont atteint cette dimension-là par leur travail et par leur pratique. Parvenu à cette dimension, il ne s’agit pas seulement de s’y maintenir mais d’y conduire aussi les autres. C’est pour cela qu’ils ont créé des écoles mystiques. On appelle ces gens-là marabouts ou serignes.
Quelque temps après, des étrangers, des gens qui n’avaient rien à voir avec les mystiques sont venus s’y intégrer. Ils ont créé des écoles parallèles. Et ils ne l’ont fait que pour la recherche de la popularité et pour exploiter les gens. On assistait au déclin de la tradition. Ces faux marabouts, ces faux mystiques, ont eu tout de suite comme premiers adeptes, comme premiers disciples, ceux-là qui gravitaient dans la cour des anciens rois. Et puisque c’étaient des courtisans, ils ont tout de suite transformé l’esprit initial de ces écoles. (…) Et c’est là que provient cette confusion que nous voyions entre les véritables mystiques et les faux mystiques.
Ceux qui ont emprunté la voie des véritables mystiques se distinguent des autres parce qu’il y a des signes qui témoignent que telle personne est un homme de Dieu. Dans leur comportement, dans leur façon de parler, même dans leur façon de manger, on voit qu’ils ont reçu une éducation mystique. Ils agissent conformément à la volonté divine.
D’où vient la confrérie Tidjane ?
«Tout le monde accepte que parmi ces purs mystiques figurent ceux qui ont fondé et qui ont dirigé la confrérie tidjaniyya. Ce tidjanisme n’est pas d’origine sénégalaise, c’est africain, c’est marocain, c’est algérien. Celui qui l’a créé est un Algérien qui s’est installé au Maroc. Le fondateur de la confrérie tidjaniyya était Maghrébin. La secte tidianiyya porte d’ailleurs son nom : Cheikh Mohamed Tidjane (…)
Il y a parmi ces premiers adeptes Cheikh Amadou Ali. A la mort de Cheikh Mohamed Tidjane, ce dernier a quitté le Maghreb et est allé vivre à Médine, en Arabie Saoudite. Un africain nommé Cheikh Omar Foutiyou est allé le rejoindre à pied d’ici jusqu’à Médine pour recevoir une initiation à l’éducation mystique de Cheikh Amadou Ali.
Cheikh Omar était un Africain, un Sénégalais, un homme extraordinaire à tout point de vue. Il était cultivé : c’était un homme de culture. Il a écrit plus de vingt-sept livres. Il a dirigé cent guerres, cent combats. Il a converti à l’islam soixante-dix rois. Il parlait cent treize dialectes. Pendant seize ans, il a parcouru toute la région. Il était le premier Sénégalais à être converti à la confrérie tidjane. Les Blancs ont beaucoup écrit sur lui. Mais ils ont mal écrit sur lui. Ils ont médit de lui parce que c’était un ennemi de leurs projets, parce que les Blancs à cette époque ne pouvaient pas comprendre un mystique qui était homme d’action et qui avait une si forte personnalité. Ils lui ont tendu beaucoup de pièges, mais il n’est jamais tombé dans leurs pièges ; et c’est en défendant ses principes, ses idéaux qu’il est mort.
Les Blancs ont falsifié son histoire. Parce que dans leur conception occidentale, le mystique devait être un homme léger qui vivait plus ou moins d’aumône mais ne disposant pas d’une aussi forte personnalité. Après Cheikh Omar, il y a eu El Hadji Malik Sy. Il a appris l’enseignement de Cheikh Omar Tall. Ils ne se sont jamais vus. Cheikh Omar, avant de mourir, a reçu l’oncle maternel d’El Hadj Malik Sy qui était un disciple et un moqadem ou dignitaire d’Omar Foutiyou. Cheikh Omar lui avait prédit ceci : «Naîtra de ta chambre, c’est à dire de ta maison, de ta propre famille, un grand mystique. Il s’appellera Malik et c’est celui-là qui sera mon successeur; le travail qui me reste à parfaire en Occident, c’est lui qui le fera».
Lorsque El Malick Sy a voulu rester à Médine
«El Hadj Omar donna à l’oncle d’El Hadj Malick un «papier», c’est-à-dire là où est conservé le secret de la confrérie. Il lui dit : « Gardes-le. Quand il viendra, quand Malik viendra, tu lui remettras ce document. Malick est né pour prêcher pour moi.»
Il porte le nom du professeur de son père qui s’appelait Malick Sow. Quand l’oncle maternel a vu les dispositions du jeune Malick, il s’est souvenu de ce que Cheikh Omar Tall lui avait dit, et il lui a remis la boîte contenant le secret. Il avait remis la boîte à la mère de Malick en lui disant : «C’est son héritage spirituel; c’est à lui».
El Hadj Malick était curieux d’esprit. Il a appris un peu partout. Il a appris le Coran et les différentes disciplines de l’islam. Il a été au Fouta; il a été un véritable intellectuel dans le sens d’un homme de culture parfait. Il a beaucoup écrit sur l’islam. Il a formulé beaucoup de critiques sur nos attitudes à nous Sénégalais, nous Noirs, nos attitudes mystiques et religieuses. Il a fait beaucoup de choses.
C’est Serigne Malick qui est venu s’installer à Tivaouane et il s’est comporté en véritable mystique, en véritable professeur. Pendant toute sa vie, il n’a cessé d’enseigner gratuitement. C’était un être désintéressé en toute chose. C’est lui qui a diffusé le tidjanisme ici au Sénégal. Il a formé des hommes de culture à son école. Il a formé de véritables mystiques. Il a placé chacun de ses mystiques dans une région déterminée du Sénégal et ceux-là avaient mission de sauver ses habitants.
Il alla aussi à La Mecque comme Cheikh Omar l’avait fait à l’âge de trente ans. Il est resté longtemps en Arabie Saoudite, dans le monde arabe, en Égypte. Il a interrogé les hommes de culture, les grands mystiques de ce temps-là. Finalement, il a voulu vivre définitivement à Médine, à côté du mausolée de Mohamed Rassoulah, le Prophète d’Allah, parce que, se disait-il: «Mais enfin moi, tout ce que je fais, je le fais en son nom; puisqu’il est là, je veux rester à ses côtés.»
Il y avait un vieil homme de culture, qu’il avait connu à Médine. Après une prière du matin dans la mosquée de Médine, le vieil homme l’a invité à déjeuner chez lui. Le vieil homme lui a posé des questions et lui a dit : «J’ai l’impression que vous ne voulez plus retourner chez vous.» Et Malick lui a répondu : «Oui, c’est juste. Mon seul amour est le Prophète de l’islam et parce qu’il est là, je veux habiter ici pour toujours. Le pays d’où je viens est un pays où les hommes sont légers. C’est un travail difficile de vouloir les sauver par l’islam. Moi, je préfère rester ici jusqu’à ma mort.»
Le vieux mystique alors lui dit : « Rester aux environs du mausolée du Prophète, c’est une bonne chose, mais retourner chez vous est mieux et comporte beaucoup plus de mérite. Même si vous convertissiez trois personnes seulement, cela vaut beaucoup plus de mérite. Je vous conseille donc de retourner dans votre pays.» Malick était habitué à tenir compte des conseils qu’on lui donnait et son registre intellectuel le poussait à reconnaître tout bon conseil et il est revenu au Sénégal.
Il s’est installé dans un village près de Tivaouane et c’est là qu’il a fondé sa première sa première école. C’était du temps de la colonisation. On est allé le calomnier auprès du gouverneur du Sénégal en disant qu’El Hadj Malick était en train d’éveiller la conscience des gens. Il y a une pratique, la pratique spirituelle des Tidjane qu’on appelle «Wasifa». C’est-à-dire, le Tidjane se met devant un tapis blanc ou un drap blanc après la prière, il s’agenouille devant Dieu et glorifie Son saint Nom. Ils ont dit au gouverneur : «El Hadj Malik est en train de réunir les gens autour de ce drap blanc.» Et cette pratique n’est pas connue, même le Coran ne la mentionne pas.
Le gouverneur le convoque alors à Saint-Louis. Il a essayé de l’intimider. Puis ils ont appelé des personnes, des personnalités qui ont témoigné favorablement sur lui; ils se sont rendus compte alors qu’il n’était suspect en rien et ils l’ont laissé partir. Un homme âgé lui donna un conseil; c’était en même temps un homme de culture qui vivait à Saint-Louis. Cet homme faisait partie de ceux qui aidaient El Hadj Malick dans son jeune âge quand il cherchait les éléments de sa culture. Il avait même épousé l’une de ses filles. C’est cet homme qui lui a dit : «Écoute, il faudra que tu habites une grande ville et non pas un village isolé. Parce que dans une grande ville tu auras moins de soucis.»
«Le Tidianisme : ni club ni passe-temps»
«Le travail de Malick consistait à diffuser cette voie spéciale de l’islam : la Tidianiyya. C’est à partir de son œuvre qu’il a été possible de construire toutes ces mosquées que vous voyez au Sénégal. Son fils aîné qui lui a succédé s’appelait Babacar Sy. C’est un Saint-Louisien, sa mère est Saint-Louisienne. Il a hérité du califat et il est devenu le Calife général des Tidjanes, c’est-à-dire, le remplaçant de Cheikh Ahmed Tidiane au Sénégal de 1922 à 1957. C’est un véritable imam qui a donné à la confrérie Tidianiyya sa grande dimension au Sénégal. C’était un homme d’action, un homme pur, quelqu’un de très intelligent, qui savait toujours exactement ce qu’il fallait faire. Il n’a jamais cessé d’être un «phénomène» pour les colonialistes. Ils ont tout fait mais ils n’ont jamais pu avoir prise sur lui. Ils ont du reste écrit ce témoignage: «Voilà, c’est une malle qu’on a pas ouverte.»
C’était un homme extraordinaire de par son éducation, sa culture, sa méthode et sa pédagogie. On a même dit qu’il vivait à une époque qui n’était pas la sienne. Les colonialistes ont dit que c’était un homme sage. Ils ont préparé un éloge funèbre très émouvant à sa mort, après avoir essayé de le malmener, de l’intimider. Ils lui ont tendu beaucoup de pièges. Mais ils ont reconnu à sa mort qu’il était d’une grande dimension qui dépassait véritablement les limites du Sénégal. Ils ont parlé de ses qualités et de son envergure exceptionnelle. Tel est le droit divin de la voie Tidjane.
Il y a naturellement des gens comme des faux mystiques qui sont venus de l’extérieur et qui essayent de s’y intégrer. Le Tidjanisme n’est pas un club. Ce n’est pas, non plus, un passe-temps. Ce n’est pas un passe-temps où on vient par fanatisme et pour en sortir quand on veut. C’est autre chose. Le Tidjanisme n’est pas non plus un moyen d’exploitation des masses. Ses fondateurs ont eu pour but d’éduquer l’être humain de telle sorte qu’il réponde à l’appel de Dieu son Créateur. C’est-à-dire qu’il ait cette dignité que de toute éternité Dieu lui a reconnue, car Dieu l’aime. C’est-à-dire rejoindre à partir de son humanité son Dieu Créateur. Voilà le but du Tidjanisme. C’est pourquoi depuis que la confrérie existe, elle n’a été dirigée que par des hommes de culture. Il faut être absolument un homme de culture pour être un guide des Tidjanes. C’est une nécessité.
«Au Sénégal il y a plus de cent mille marabouts»
«Dans les anciennes écoles, vous trouverez encore des personnes vertueuses, sincères. Mais elles sont en petit nombre maintenant. Et les marabouts ont eu aussi la naïveté d’accepter cette perversion de la ligne parce que maintenant au Sénégal, il y a une rivalité entre les assemblées, une rivalité pour la possession de la plus grande assemblée. Et cette rivalité fait que la sincérité même n’existe plus.
Le marabout qui est attaché aux valeurs spirituelles n’ose plus dire la vérité de peur précisément de perdre des adeptes. Beaucoup de marabouts vivent d’intrigues. Ils réunissent des gens qui parlent en leurs noms, qui ont la prétention de réagir en leurs noms, qui vivent d’intrigue politique et voilà, maintenant, à quoi on a ramené cette pureté initiale. Et, naturellement, il y a des hommes de pouvoir que cela arrange.
Cette perversion de la religion, de la ligne pure, arrange les hommes. Parce que c’est ce qui leur permet de se distinguer et c’est ce qui met à leur disposition une clientèle bon marché. Maintenant au Sénégal, il y a plus de cent mille marabouts. Ils ont la prétention de dire : «Je suis le champion, je suis le meilleur, je suis le seul.» La ligne pure s’est dégradée.
«Avoir des amulettes ne fait pas partie de l’islam pur»
«À (la) question de savoir si l’islam pratiqué par les Tidiane incorpore des éléments traditionnels, ma réponse est un «non» catégorique. Le fait d’avoir des amulettes ne fait pas partie de l’islam pur. C’est hérité précisément des religions traditionnelles. Et El Hadj Malick a écrit beaucoup sur ces pratiques, telles que les amulettes. Il n’était pas d’accord. Il les a interdites. Mais c’est une tradition enracinée profondément dans le peuple sénégalais et les gens y croient profondément. Et celui qui les interdit devient leur ennemi. Mais ce n’est pas de l’islam pur.
Le prophète de l’islam ne l’a pas fait et c’est lui que nous imitons. Et ceux qui ont imité le prophète Mohamed de son enseignement pur rejettent ces pratiques. Ce que nous savons, c’est que l’islam nous enseigne que ce qui compte, c’est la prière adressée à Dieu.
«Pas de différence entre Tidianisme et Mouridisme»
«À (la) question de savoir quelle est la différence entre la philosophie Tidjane, le Tidjanisme et une confrérie comme celle des Mourides et le Mouridisme, je réponds qu’on n’a pas besoin d’aller loin pour voir la différence. Celui qui a créé le Mouridisme, comme celui qui a créé le Tidjanisme, n’avait qu’un seul but, conduire les gens à Dieu. Ce sont les méthodes qui diffèrent dans les prières et dans les pratiques culturelles. C’est la même culture et tous imitent le Prophète.
Mais ce sont les héritiers de ces fondateurs qui ont amené des changements. Ils ont perverti, ils ont ajouté à ces lignes pures des choses contraires. Et ce sont ces héritiers qui ont amené des rivalités qui séparent les deux confréries. Parce que la rivalité est une tradition fortement ancrée chez le peuple sénégalais à cause de l’influence des anciens rois. Et donc quand ils sont venus vers les religions, vers les différentes confréries, ils ont transporté cet héritage-là.
El Hadj Malick Sy et Serigne Touba étaient des parents et des amis. Ils se rencontraient souvent même pour discuter de la religion. Ils discutaient même de leurs deux méthodologies en matière d’enseignement religieux. Et ils ont trouvé qu’en fait ils partageaient les mêmes idées. Mais les héritiers et les adeptes ont amené cette rivalité qui, au départ, n’y figurait pas.
Chaque fois qu’on amène un enseignement, on a tendance à pervertir cet enseignement au fil des années. Fondamentalement, il n’y a pas de différence. La seule chose est de conduire simplement le fidèle vers Dieu. Mais maintenant existent des problèmes. Il y a des marabouts qui sont des hommes de culture et des marabouts qui ne savent rien, qui sont des ignares et qui se méfient de ceux qui savent. Dieu les considère comme des ennemis; c’est normal. Ces marabouts qui ne savent rien ne voudraient pas rencontrer ni approcher les vrais marabouts parce que ce serait faire montre de leur ignorance, de leur manque de culture. Ce qui les arrange, c’est de se tenir à distance, de créer l’animosité entre les hommes pour pouvoir faire ainsi ce qu’ils veulent. C’est tout.»