Qui peut jurer sur le saint coran qu’il connaissait du début à la fin Serigne Cheikh Ahmed Tidiane SY? Même ceux qui ont eu la chance de le côtoyer y compris dans son propre entourage répondront avec une extrême prudence.
De son étymologie Al Maktoum qui signifierait le mystique, Serigne Cheikh qui est rappelé à Dieu le 15 Mars dernier était le mystère cet homme : le mystère dans toute sa plénitude. Il fallait être un ascète de sa dimension c’est-à-dire un adepte d’une vie austère faite de spiritualité, de mortification et d’abstinence pour être 5 années durant le Khalife d’une communauté comme la Tidjanya sans jamais apparaître en public. Qui plus que lui est capable d’une telle retraite spirituelle ?
Une retraite spirituelle qui ne l’avait pas empêché d’être un homme de son temps, un citoyen du monde.
Mame Cheikh, comme l’appelait affectueusement ses petits-fils, était un cas rare voire singulier dans la Ummah et dans le monde. Son silence était parlant et sa parole silencieuse.
Sa communication très courue à l’occasion du célèbre Mawlid aux champs de course ou lors de la non moins célèbre université du ramadan était inaccessible au commun des mortels, une communication par parabole qui n’était compréhensible que par des initiés : une telle ascèse requiert une exégèse.
Le plus grand défaut du Sénégalais étant son amnésie facile, la meilleure reconnaissance envers Al Maktoum est que son immense œuvre soit à jamais vivante dans la mémoire collective et individuelle.
D’Al Maktoum les exégètes de l’islam, de toutes les religions, de la Tidjanya, du dialogue inter religieux, de l’histoire, de la philosophie, du droit, de la science politique et économique, de l’histoire… une liste loin d’être exhaustive ont chacun sa part à conter et à raconter.
Tel était l’homme de Dieu Serigne Cheikh et on le perdrait doublement si jamais l’on s’abstenait de ce travail de mémoire comme souvent à l’endroit de nos grands hommes.
Un homme multidimensionnel mérite un hommage exceptionnel parce que multidimensionnel toutes les sciences doivent mises à contribution pour que son œuvre soit pleinement restituée, perpétuée et immortalisée.
