Home Mawlid Parrain université populaire de Maodo 4eme nuit: El Hadj Alioune BA de Ngone Guéwoul

Parrain université populaire de Maodo 4eme nuit: El Hadj Alioune BA de Ngone Guéwoul

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El Hadji Alioune BA de Ngoumba Guéwoul plus connu sous le nom de Mame Serigne est un des plus grands savants du Sénégal, seuls les enfants et les ignorants ignorent l’érudition du Saint homme.
El Hadji Alioune Bâ est fils de Baydy Bâ et de Fatimata Thiam descendante d’un Almamy au Fouta, il est originaire du Fouta plus précisément dans le village de Eddy qui a évolué pour devenir Niangué Eddy. El Hadji Alioune Bâ est né à Saint Louis du Sénégal plus précisément dans le quartier Sindoni le 20 avril 1868 certains, 1873 pour d’autres ou en encore 1877. Lorsque le Maître Seydi Hadji Malick venait d’arriver à Saint Louis, beaucoup ne le connaissaient pas, c’est au moment de faire l’exégèse du Coran dans la mosquée de Saint Louis que tous les notables, dignitaires et savants de Saint Louis ont reconnus l’homme d’exception qu’il était; le jour de ce prêche historique, El Hadji Alioune Bâ faisait partie du public et c’est là qu’il a compris là où était sa destinée. El Hadji Alioune Bâ est un parent proche de Thierno Sileymane Baal, de Cheikh Omar Al Foutiyou Tall et de Amadou Hampathé Bâ.

Avant d’arriver auprès du Maître El Hadji Alioune Bâ a étudié les sciences Islamiques auprès du très célèbre savant Mame Ass Camara de Saint Louis qui est aussi un des professeurs de Cheikh Ahmadou Bamba. El Hadji Alioune Bâ a aussi étudié auprès de Serigne Mor Nguirane. Après cette étape El Hadji Alioune Bâ est aussi passé par la cité du savoir très réputée à l’époque qu’on appelle Nguik Fall sous la tutelle de Serigne Daro Mayoro Fall puis chez Serigne Mor Lô, ensuite Serigne Alioune Bâ d’aller étudier dans le village de Serigne Macoumba Nguirane pendant presque 10 ans. Tous les savants qui ont eus à enseigner à El Hadji Alioune Bà de Serigne Mor Nguirane à Serigne Daro Mayoro Fall, ils sont tous des disciples du Maître Seydi Hadji Malick Sy.
Serigne Alioune Bâ a étudié l’ensemble des sciences Islamiques jusqu’à en avoir une maîtrise complète au moment où il arrivait auprès du Maître Seydi Hadji Malick Sy.
Pour la petite histoire, Serigne Mor Nguirane l’un des professeurs de Serigne Alioune Bâ, lorsqu’il venait chez le Maître il avait déjà maîtrisé l’ensemble des sciences religieuses, c’est après l’avoir observé que le Maître Seydi Hadji Malick S’y lui dit : « j’ai remarqué que tu avais tout le bagage intellectuel nécessaire, il ne te reste que la Tarbiya. » Pour la Tarbiya, le Maître lui avait remis un appareil défectueux, qu’il devait revendre à 3 franc de l’époque alors même que le matériel en question même neuf ne pouvait coûter que 1 franc. Tout les matins Sérigne Mor Nguirane faisait le tour de la ville jusqu’au soir pour espérer vendre le matériel jusqu’au jour où le Maître l’appela pour lui décerner les Ijazas nécessaires.
El Hadji Alioune Bâ était quelqu’un qui aimait la connaissance, il aimait dire : « Tout ce que j’ai vu qui pouvait accroître ma science je l’ai essayé. »

El Hadji Alioune Bâ était incontestablement l’un des plus grands érudits de sa génération, avant même qu’il n’arrive auprès du Maître Seydi Hadji Malick Sy. C’est Serigne Mor Nguirane qui envoya une lettre à Serigne Mor Lô qui est aussi un disciple du Maître Seydi Hadji Malick pour lui dire de préserver Serigne Alioune Bâ car un grand avenir l’attendait.
Serigne Alioune Bâ était un poète hors pairs, il n’est presque pas possible de recenser le nombre de ses écrits; d’aucuns racontent même qu’il écrivait sur tout. Un jour les notables de Saint Louis font une délégation pour venir le trouver et lui demander de venir être l’Imam Ratib de la grande mosquée de Saint Louis; offre qu’El Hadji Alioune Bâ déclina poliment. Serigne Alioune Bâ avait une maîtrise parfaite du Coran, de la jurisprudence Islamique (Fiqq), du vocabulaire Arabe, de la grammaire Arabe, en plus des matières tels que Oussoul, Mantikh, Bayane, Harod, Balaqa, Shariah etc… c’est avec tout ce bagage intellectuel qu’il est venu trouver le Maître Seydi Hadji Malick Sy. L’on raconte que c’est son professeur Serigne Abdoulaye Lô qui était lui aussi disciple du Maître Seydi Hadji Malick qui lui dit que le seul homme capable de t’augmenter en connaissance de sorte que tu n’auras plus besoin de voyager pour étudier c’est le Maître Seydi Hadji Malick Sy. C’est là que démarra une longue quête pour rechercher le Maître Seydi Hadji Malick dans le Sénégal. L’on raconte que l’emplacement du Maître Seydi Hadji Malick était difficile à connaître; seuls quelques érudits du Sénégal avaient la capacité de t’indiquer sa position à l’instant T en disant qu’il est à tel village où il est passé à tel village. Certains qui voulaient voir le Maître Seydi Hadji Malick pouvaient le chercher pendant des mois sans connaître son emplacement. El Hadji Alioune Bà a passé deux mois à rechercher le Maître Seydi Hadji Malick dans le Sénégal de l’époque. C’est lors du prêche historique et populaire du Maître à Saint Louis que Serigne Alioune Bâ eu un écho de l’emplacement du Maître et Serigne Alioune Bâ est venu assister à l’événement. À la fin du prêche du Maître, Serigne Alioune Bâ l’accompagna sur le chemin du retour en passant par Nguik, Pire avant d’arriver à Ndiarndé.

El Hadji Alioune Bâ a accompagné le Maître Seydi Hadji Malick dans toute ses activités à Ndiarndé, Diamageune et Diacksao.
Lors d’un voyage avec le Maître dans le Ndiambour, on donna à Serigne Alioune Bâ une femme du nom de Sokhna Rokhaya Sow, cette dernière était d’ailleurs avec Sokhna Rokhaya N’Diaye dans la cuisine du Maître. Un jour Sokhna Rokhaya N’Diaye et Sokhna Rokhaya Sow faisait un peu de bruit; la discipline du Maître Seydi Hadji Malick était telle que lorsque il voulut les calmer, il ouvrit sa fenêtre en les observant pendant 15 secondes sans piper mot avant de refermer la fenêtre c’est à la suite cet acte que les dames ont compris que le bruit dérangeait le Maître.
Serigne Alioune Bâ a subi une formation intense à Ndiarndé auprès du Maître pendant plus de 9 ans; et le Maître aussi ne quitta pas la contrée une seule fois durant ces 9 années là. Lorsque le Maître quitta Ndiarndé pour Tivaouane, il partit avec Serigne Alioune Bâ dans ses bagages. Serigne Alioune Bâ travaillait dans les champs du Maître d’arrache pied, il écrivait même des poèmes pour dire qu’il serait heureux de mourir dans les champs du Maître Seydi Hadji Malick Sy qui est son secours. Et il disait du Maître qu’il était l’Imam de tous les hommes qui ont la crainte de Dieu en eux.
Une fois que Serigne Alioune Bâ arriva à Tivaouane accompagné du Maître, ce dernier lui donna une autorisation spéciale ainsi que des diplômes pour aller disséminer l’Islam dans le Jolof plus précisément à Ngoumba Guéwoul. Mais avant cela Serigne Alioune Bâ est parti en mission au nom du Maître Seydi Hadji Malick Sy sur plus d’une cinquantaine de contrées pour régler des problèmes liés à l’Islam, à la Shariah ou à la Tariqa; souvent il faisait 6 mois , parfois même un an dans ces contrées. En tant que missionnaire du Maître il a islamisé pas mal de contrées au Sénégal, avant même que le Maître ne décide de l’envoyer à Ngoumba Guéoul pour s’installer; d’ailleurs avant de venir à Ngoumba il a passé 9 ans dans le village de Gouye M’Baye.

El Hadji Alioune Bâ est arrivé à Ngoumba en 1904. Le Saint Homme est venu à Ngoumba pour 3 raisons :
-La première est que les disciples du Maître Seydi Hadji Malick originaire de Ngoumba voulait un exégète pour eux.
-La seconde est qu’il devait servir de relais pour les correspondances que devaient envoyer ou recevoir le Maître Seydi Hadji Malick Sy considérant l’emplacement stratégique de Ngoumba avec sa gare et la poste de Ngoumba.
-La troisième raison est que le Maître Seydi Hadji Malick n’avait pas encore de Muqqadam à Ngoumba alors que sa stratégie de décentralisation avait maillé l’ensemble du territoire Sénégalais à l’époque.
Arrivé à Ngoumba, l’humilité et la modestie de Serigne Alioune était telle que personne dans le village ne connaissait son degré d’érudition et sa science. Il était le plus savant de la contrée mais ne l’avait jamais montré, tout le temps il faisait preuve d’humilité. Au fur et à mesure qu’il accompagnait les populations dans le bonheur et dans la tragédie, armé de science et de patience il devint en peu de temps la voix la plus autorisée de tout Ngoumba Guéoul. Petits et grands, vieux et femmes du village n’attendait que mot d’ordre pour agir. Serigne Alioune Bâ a bouté l’animisme hors des frontières de Ngoumba en faisant preuve de pédagogie, il pouvait s’assoir et discuter avec tout le monde y compris les fous et les charlatans.
Tous les lundis, il faisait la traduction du Kifayatu Raghibin qui est l’un des derniers ouvrages du Maître Seydi Hadji Malick Sy; c’est ainsi que tout le monde l’a rejoint y compris les villages environnants; à la fin de la traduction du Kifaya il prit un autre ouvrage du Maître en l’occurrence Ifham avec le même procédé ; c’est à ce moment que l’affluence des gens a commencé à suivre. Serigne Alioune Bâ était devenu le marabout le plus populaire de tout le Ndiambour.
Le savant El Hadji Amadou Kébé qui a étudié auprès du disciple du Maître Serigne Birahim Diop de Saint Louis est l’un des hommes les plus savants de la cour de Serigne Touba; quittait tous les vendredis le village de Ngueuyenne Aliou pour venir prier aux côtés de Serigne Alioune Bâ par respect à la science et à l’érudition du Saint homme; El Hadji Amadou Kébé a même écrit des poèmes en l’honneur de El Hadji Alioune Bâ.
Le savant Modou N’Diaye Diarra qui était le condisciple de El Hadji Alioune Bâ dans la cour du Maître Seydi Hadji Malick Sy a aussi écrit un poème en son honneur.

L’on raconte qu’un jour, lorsque Serigne Alioune Bâ passât devant le Maître Seydi Hadji Malick, ce dernier l’a désigné en disant : « Le jeune Aliou est quelqu’un doté d’une très forte personnalité ».
Chaque année, pendant le Gamou de Tivaouane, Serigne Alioune Bâ venait rendre visite au Maître avec une pléthore de disciples qui l’accompagnaient.
Il a ecrit des livres tels que Khoulassatoul Ouloumi sur le savoir, sur la Sira donc sur la vie du prophète et Zadoul Moussafirou sur l’éducation etc.
Serigne Alioune Bâ a obtenu plus d’une dizaine de Ijazas (diplômes) aussi différentes les unes que les autres des mains du Maître Seydi Hadji Malick Sy, ce qui est très rare venant du Maître. La catégorie des Ijazas qu’à reçu Serigne Alioune Bâ est très rare ; il y’en a même des Ijazas qualifiés d’unique.
L’amour que vouait El Hadji Alioune Bâ au Maitre Seydi Hadji Malick était telle qu’il reçu une Ijaza spécial uniquement pour cet amour.
Il reçu des mains du Maître la « Idiazatoul Ouloumi » décernés aux agrégés dans toutes les branches des Sciences Islamiques.
« Idiazatoul Itlakh et Idiazatout Takhdim » qui sont décernés aux chefs spirituels de la Tarikha Tidjane.
Lorsque le Maître voulait construire une mosquée dans une contrée, la participation de Serigne Alioune Bâ était tellement importante que le Maître disait que cette contribution est largement suffisante pour terminer la mosquée. L’on raconte qu’un jour alors que le Maître avait envoyé El Hadji Seydou Nourou Tall collecter l’argent pour construire une mosquée , partout où ce dernier passât le Muqqadam de la zone lui remit 1.500 francs ou 1000 francs de l’époque , arrivé chez El Hadji Alioune Bâ à Ngoumba ce dernier lui remit le montant de 50.000 franc de l’époque ce qui représentait une somme astronomique à cette époque.
Serigne Alioune Bâ retourne à son créateur en 1968 après avoir vécu une vie très riche comme en atteste ces quelques lignes.
Grâce à lui des mosquées ont pus être implantées notamment :
-La mosquée de Nguiranène
– Kairé par Mor Kairé
– Nianguène par Serigne Mafall Niang
– Mbissis par Serigne Modou Seye
– Mbarom par Serigne Mor Asta Diop
– Ngaye par Dogo et Serigne Alioune Seck
– Khadji par Serigne Modou Gueye
– Kiir par Serigne Makhtar Gueuye
– Siiwal par Elhadji Assane Seck
– Gouye Mbaye par Mor Awa Sall
– Keur Ndiaye par Elhadji Samba Ka
– Kalassane par Serigne Modou Ndiaye
– Mbadiar par Serigne Kallé Ndiaye
– Ndangour par Serigne Mor Dior
– Ngana Sall par Mayacine et Modou Kaita
– Bari Diame par Bakar Sall.

Par Alphahim Mayoro