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DE MAWDO À SERIGNE BABACAR MANSOUR, TIVAOUANE RASSURE (par Pr Abdou Aziz KEBE)

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Les crises économiques, les catastrophes naturelles et sanitaires, sont des occasions où les hommes s’interrogent sur leur existence et leur devenir. Ce sont des moments où toutes les aventures sont possibles, si les repères bougent, ou que les voix d’autorité sont inaudibles. Nous sommes aujourd’hui face à ce tableau d’angoisse covidienne, et de menaces critiques sur la
cohésion sociale et la paix dans notre pays, en Afrique et dans le monde.
Cette covid 19 a remis en question beaucoup
de certitudes, et dissipé beaucoup d’espoirs.
Les modèles économiques comme les
institutions et la hiérarchie des puissances
dans le monde sont remis en question. Les
sociétés, dans leurs sociabilité traditionnelle
ou moderne sont bouleversées. Les codes
moraux, les mentalités des populations ne sont
pas en reste. Il s’ensuit un assombrissement
de l’horizon et une inquiétude sans commune
mesure, au sens moral du terme. Cela appelle
le leadership à plus de clairvoyance, pour
apaiser les esprits et susciter à nouveau
l’espoir, fouetter l’élan pour la vie.
Dans des situations similaires, les guides
religieux de Tivaouane, se sont toujours levés
pour éclairer, dissiper les ténèbres, et susciter
l’espoir.
À chaque fois que notre pays s’est trouvé
dans une situation critique, depuis les temps
où, les épidémies ont dicté leurs lois à
Dakar et ailleurs, en passant par les risques
d’implosion à cause des joutes électorales, ou
des revendications de tous ordres, les maîtres
de cette cité de Dieu ont éclairé, apaisé, et
soulagé, par la grâce d’Allah.
El Hadj Malick Sy, par l’exemplarité, a délivré,
en restant sur le sillage du message, un
discours dont le verbe est le fait : se présenter
devant le personnel sanitaire et se vacciner.
C’est de cette façon qu’il a transmis le discours
qui soulage cœur et corps, à ceux qui ne
disposaient pas des instruments académiques
pour y voir clair. Cela aurait pu suffire, mais en
islam, l’acte, pour être juste, doit être référé à
la matrice de la loi : le Coran, la Sunna et le
consensus des ulémas. Il a alors, fait suinter
l’encre de sa réflexion sur les tablettes, pour
exposer à la face des ulémas du monde
entier, les justificatifs de son choix. Un choix
qui n’en est pas un, car étant une réponse à
l’injonction de Dieu. Or, quand Dieu parle, on
écoute, et quand IL ordonne, on exécute. Ce
n’est donc pas un choix pour le croyant, mais
une discipline de l’engagé
Il arrive que nos sociétés soient traversées par
les querelles partisanes. Et la conquête des
espaces de pouvoir place les concurrents dans
une postures de gladiateurs. Ces derniers
venaient dans l’arène pour mourir, et les
partisans des joutes électorales empruntaient
à ces derniers leur férocité et leur cruauté,
ne s’interdisant rien pourvu que cela fasse
mal. Les maîtres de Tivaouane, conscients de
leur rôle d’avertisseurs, ont alors rappelé aux
acteurs leur devoir d’humanité, et leur serment
devant Dieu et la nation, qu’ils se sont soumis
à la paix. Et pour ce, rien qui trahit leur serment
ne doit être toléré, pour quelque privilège
que ce soit. Serigne Babacar Sy, en parangon
de l’éthique, le concepteur de cette matrice
à cinq étoiles qui font briller le Ngor de ses
mille éclats, rappelait, en ces jours de ziyara :
Gor dafay sàmm kàaddom. Et Dabbâkh Mâlik,
l’homme qui murmurait aux cœurs, et enivrait
les âmes de l’élixir de l’amour, de sa voix de
patriarche, invitait à la conciliation des cœurs
pour construire la patrie.
Que dire de Serigne Mansour, le Maître
des maîtres, l’homme qui a réconcilié les
communautés de Casamance autour d’une
mosquée qui avait été, pendant longtemps,
celle de la discorde ? Que dire de Serigne
Cheikh, diplomate de l’ombre, philosophe
et penseur de l’anticonformisme, acteur
courageux de tous les combats pour le
Sénégal ? Que dire du grand régulateur de
tous les temps, al-Amine, comme son nom
l’indique, l’homme de confiance de ses pères
et pairs, de ses aînés et puinés ?
Tivaouane a eu, à tous les instants un message
de vérité, de vérité qui vivifie les cœurs,
soulage les flétrissures, indique la voie, et
concilie les cœurs, pour l’islam, pour la Tarîqa,
pour le Sénégal.
Dans la lignée de cet héritage de responsabilité
presque apostolique, et de courage qui va
avec, Serigne Babacar Sy Mansour nous
guide. Il nous éveille et nous exhorte, il nous
avertit et nous rassure.
Longue vie à lui et à ses frères et sœurs de
la Hadra, aux Muqaddams et disciples, pour
qu’il nous conduise sur le sentier qui mène aux
grandes réalisations et aux grandes réalités.
Pour le Sénégal !