Home Mawlid 2021 Al Burda: Pourquoi « le Manteau » comme titre?

Al Burda: Pourquoi « le Manteau » comme titre?

1311
0

Depuis des siècles, la ferveur que portent les fidèles musulmans pour le Prophète Mouhammad (psl) n’a pas cessé de croître, génération après génération. Éclairé par le TOUT-PUISSANT, cet amour dépourvu de limites et qui gît dans le cœur des Mahométans ne puis pas tarir, même dans les pis moments de leur vie.
C’est ce qu’a illustré le poète panégyriste, originaire de l’Égypte, Imam Al Bousri, de son vrai nom Abou Abdallah Mouhammad Ibn Said Al Bousri. Ce dernier, atteint par une maladie, a jugé nécessaire à sa guérison, de chanter les louanges du Prophète Mouhammad (psl). Ainsi, son œuvre intitulée BOURDATOUL MADIH voit le jour.
Ce poème, plus connu sous le nom de «Al Bourda » qui veut dire : le Manteau, est le plus célèbre de ses œuvres. Qui plus est, durant sa rédaction par l’auteur lui-même, nous dit-on, des choses importantes se sont produites. Arrivé jusqu’à la moitié du cinquante et unième (51) vers, [chapitre lll, Th. : Éloge du Prophète (psl)] Bousri dit :
Famab-laghoul hilmi fihî annahou bacharoune [Tout ce que l’on sait sur lui, c’est qu’il appartient à l’espèce humaine], il se vit dans l’incapacité de continuer, c’est là que L’élu de DIEU, le Prophète (psl) lui insuffla : Wa-annahou khayrou khalqil-lâhi koullihimi [et qu’il demeure la meilleure de toutes les créatures.], complétant ainsi ce vers.
Cependant, pourquoi « le Manteau » comme titre ?
En effet, Imam Bousri souffrait d’une hémiplégie (paralysie qui affecte une partie du corps). Alors, il décida d’écrire cet ouvrage pour ensuite implorer Le MISÉRICORDIEUX de lui accorder la guérison.
Selon plusieurs sources qui rapportent les dires de l’auteur, lui-même (Imam Bousri), il s’est endormi et a vu le Prophète (psl) en songe qui, passa sa main bénie sur la partie de son corps (celui de Bousri) malade et jeta sur lui (Al Boursi) son manteau. Au réveil, celui-ci se trouvait guéri. Cet événement, ô combien divin et marquant, lui a inspiré Le Manteau, comme titre pour ce poème par son destinataire accepté.
L’ouvrage « Al Bourda » est composé de cent soixante (160) vers divisés en dix chapitres dont les thèmes sont les suivants :
1- La poésie amoureuse et les plaintes sentimentales (al-ghazal wa shaqwa al-gharâm),
2- La mise en garde contre les errances de l’âme (al-tahdhîr min hawâ al-nafs),
3- L’éloge du Prophète (psl) (madh al-nabî),
4- La naissance du Prophète (psl) (mawlid),
5- Les miracles du Prophète (psl) (mu‘jiza),
6- L’éloge du Coran (sharaf al-Qur‘ân wa madhuhu),
7- Le voyage nocturne et l’ascension du Prophète(psl) (al-Isrâ’ wa al-Mi‘râj),
8- Le combat pour la cause de Dieu (al–jihâd),
9- L’intercession du Prophète (psl) (al-tawassul),
10- La supplication (al-munâjât wa ‘ard al-hâjât).

Au Sénégal, beaucoup de monde pense que « Al Bourda » est l’une des multiples œuvres du vénéré maître Cheikh Seydil Hadji Malick Sy (rta). Ceci s’explique par le fait que, le Cheikh, (par ailleurs grand propagateur du Tijanisme, dans cette contrée et un peu partout dans le monde à travers son fameux pèlerinage), par générosité et par modestie, avait mis de côté ses qasîdas (poèmes), choisissant ainsi celui de Imam Bousri pour accueillir le jour de la naissance du Prophète (douzième jour du mois Rabi Al Awwal), dont il a instauré sa célébration dans le pays.
En effet, chaque année, avec l’apparition du croissant lunaire qui annonce l’avènement du mois Rabi Al Awwal, les fidèles Tijane se regroupent à Tivaouane et un peu partout dans le monde pour lire, en chœur, un chapitre par jour. Ils le font durant les dix premiers jours du mois béni, parcourant ainsi les dix chapitres (l’œuvre, au complet). Après les dix jours, ils se reposent le onzième, pour pouvoir célébrer le Gamou (naissance du Prophète) pendant la nuit du douzième jour.
Ce poème qui, pourtant, écrit par un Égyptien est devenu aujourd’hui incontournable au Sénégal. Grâce à sa clairvoyance, Cheikh Seydil Hadji Malick Sy (rta) a su léguer de la manière la plus intelligente et organisée, l’ensemble de ses œuvres mais aussi celles d’autres érudits à ses condisciples (talibé).